La première page du roman |
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Lecture |
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La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce prince était galant, bien fait et amoureux ; quoique sa passion pour Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n'en était pas moins violente, et il n'en donnait pas des témoignages moins éclatants.
Comme il réussissait admirablement dans tous les exercices du corps, il en faisait une de ses plus grandes occupations. C'étaient tous les jours des parties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues, ou de semblables divertissements ; les couleurs et les chiffres de madame de Valentinois paraissaient partout, et elle paraissait elle-même avec tous les ajustements que pouvait avoir mademoiselle de La Marck, sa petite-fille, qui était alors à marier. La présence de la reine autorisait la sienne. Cette princesse était belle, quoiqu'elle eût passé la première jeunesse ; elle aimait la grandeur, la magnificence et les plaisirs. Le roi l'avait épousée lorsqu'il était encore duc d'Orléans, et qu'il avait pour aîné le dauphin, qui mourut à Tournon, prince que sa naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement la place du roi François premier, son père. L'humeur ambitieuse de la reine lui faisait trouver une grande douceur à régner ; il semblait qu'elle souffrît sans peine l'attachement du roi pour la duchesse de Valentinois, et elle n'en témoignait aucune jalousie ; mais elle avait une si profonde dissimulation, qu'il était difficile de juger de ses sentiments, et la politique l'obligeait d'approcher cette duchesse de sa personne, afin d'en approcher aussi le roi. Ce prince aimait le commerce des femmes, même de celles dont il n'était pas amoureux : il demeurait tous les jours chez la reine à l'heure du cercle, où tout ce qu'il y avait de plus beau et de mieux fait, de l'un et de l'autre sexe, ne manquait pas de se trouver.
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Vocabulaire du texte (Extraits du Dictionnaire Le Robert Electronique)
- 3. (1659). Vx. Arrangement de la toilette, de la coiffure. - Habillement, mise, parure, toilette. - Par ext. (vx). La parure elle-même. Des ajustements de femme. 4. Disposition de personnes ou d'objets rangés de façon à former une circonférence. Un cercle de chaises. Former un cercle autour de qqn. Faire cercle. (- Boute-en-train, cit.). Un cercle de curieux, d'auditeurs, d'admirateurs. Élargir, former, resserrer, dissoudre le cercle. Entrer dans le cercle. - En cercle. En demi-cercle. Ranger en cercle. (1653). Réunion des personnes groupées dans un salon. 5. Groupe de personnes qui ont coutume de se réunir (pour converser, étudier, préparer une action...). Fréquenter un cercle d'amis. Fonder un cercle d'études, un cercle littéraire. Membre d'un cercle. - Cercleux. - Cercle politique. - Club -chiffres : 2. Entrelacement de lettres initiales. - Marque, monogramme. Marquer de l'argenterie, du linge au chiffre de qqn. Faire graver son chiffre (sur un cachet...) -couleurs : le noir et le blanc...pour Madame de Valentinois 1. (1540). Vx ou littér. Relations que l'on entretient dans la société. - Fréquentation, rapport; relation. Avoir, entretenir un commerce d'amitié (cit. 13) avec qqn. Commerce de galanterie. Rompre tout commerce avec qqn. Fuir le commerce des hommes. Aimer le commerce des livres. - Le Nouveau Commerce (titre de revue). 2. (Dans : ... de, d'un commerce, et adj.). Manière de se comporter à l'égard d'autrui. - Comportement, sociabilité. C'est un homme d'un commerce sûr : c'est un homme discret. - Loc. mod. être d'un commerce agréable. 3. Vx ou littér. (qualifié ou dans un syntagme verbal). Relations charnelles. Commerce adultère. Commerce incestueux. Avoir commerce, ne pas avoir de commerce avec... - 3. Anneau que des cavaliers, des coureurs, devaient enlever au bout d'une lance. Courir la bague. «Il court (...) la bague» (Régnier, Satires, 1608, in Petiot). Jeu de bagues : jeu dans lequel les cavaliers d'un carrousel devaient décrocher des anneaux suspendus à un poteau fixe - 2. (Dalphin, 1360). Fils aîné des rois de France. Le Grand Dauphin : le fils de Louis XIV. Le menin, gentilhomme attaché au service du Dauphin. La mort du Dauphin, conte d'A. Daudet. La Dauphine : la femme du Dauphin. Madame la Dauphine. - 3. Par ext. (1953). Successeur choisi par un chef d'État, une personnalité importante. Le dauphin du Président. - 3. (1604). Littér. ou style soutenu. Caractère de ce qui est brillant*, magnifique. - Apparat, effet, faste, luxe, majesté, magnificence, pompe, richesse. L'éclat des grandeurs, des richesses. Éclat de son rang, de ses titres... Spécialt. Renommée éclatante. L'éclat de sa vertu, de son nom. - Auréole, célébrité, gloire, grandeur, prestige. - 1. Vx (langue class.). Distinction, élégance, dans l'esprit et dans les manières. - Politesse (vx). - Centre, cit. 10, Molière. - 2. (1667). Politesse, courtoisie témoignée aux femmes par les hommes, par des égards, des attentions, un empressement à leur être agréable. - Amabilité, civilité, complaisance, courtoisie, délicatesse, gentillesse, politesse, respect. La vieille galanterie française. La galanterie auprès des dames sied bien à un jeune homme (Trévoux). Spécialt. Empressement inspiré par le désir de conquérir une femme; goût des bonnes fortunes, des intrigues* amoureuses. Amour*, coquetterie (cit. 3) et galanterie (- Élévation, cit. 11). Le manège, le langage, le jargon de la galanterie (- Fadeur, cit. 5). - Assiduité, coquetterie, cour, flirt, marivaudage, séduction; courtiser, mugueter, poursuivre, serrer (de près), tourner (autour de); siège (faire le), soin (être aux petits soins). La galanterie réglée et codifiée par la préciosité (cf. Molière, les Précieuses ridicules, scène IV en entier). Galanterie facile, vulgaire. - Loc. Courtier (cit. 5) de galanterie : entremetteur. - 1. Qualité de celui qui est magnifique; disposition à dépenser sans compter, à faire de grandes libéralités... - Générosité, libéralité, munificence, prodigalité. Exercer (cit. 23) sa magnificence, étaler une grande magnificence (- État, cit. 88). Acte, trait de magnificence (- Étaler, cit. 10). Traiter, entretenir ses hôtes avec magnificence (- Royalement). Magnificence princière, royale...Spécialt. La magnificence de Dieu, du Créateur (- Essence, cit. 6). - 2. Vx. Une magnificence : une dépense, une libéralité pleine de grandeur, de faste. Faire des magnificences. - 3. [a] Qualité de ce qui est magnifique; beauté, somptuosité pleine de grandeur. - Apparat, appareil (grand appareil), beauté, éclat, 1. faste (cit. 5), luxe, pompe, richesse, somptuosité, splendeur. Magnificence d'une cérémonie, d'une fête, d'un spectacle. - Brillant (3.). Magnificence de la parure, des atours (cit. 5). être vêtu avec magnificence. Magnificence d'un bâtiment (- Égaler, cit. 4). Fabuleuse magnificence (- Iconostase, cit. 1). Publications illustrées avec magnificence (- Copieux, cit. 5). - Magnificence de la nature (- Fondre, cit. 8), du monde (- Astronome, cit. 1). [b] Chose, objet magnifique. Des magnificences inouïes. - Richesse, splendeur (- Étaler, cit. 1). -II. (1320). La balle se lançant primitivement avec la main. Jeu, sport qui consistait à se renvoyer une balle (- Éteuf) de part et d'autre d'un filet, au moyen d'un instrument (- Batte, battoir, crosse, raquette, triquet) et selon certaines règles. |
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